Jessy Razafimandimby
O.O.O.O.O., 2020
Pièce sonore, 7 min 3 sec
Édition de 3 + 2 E.A.
Courtoisie de l’artiste et de Sans titre (2016)
Pour le Salon immatériel 2021 d’Art-O-Rama, Sans titre (2016) a le plaisir de présenter une pièce sonore de Jessy Razafimandimby. La bande originale a été diffusée dans le cadre de sa performance intitulée O.O.O.O.O. à La Becque, La Tour-de-Peilz (CH) en 2020 lors de l’exposition collective ‘Modern Nature : An Hommage to Derek Jarman, part II’, curatée par Elise Lammer.
L’œuvre de Jessy Razafimandimby (née en 1995, Tananarive, vit et travaille à Genève) emprunte souvent à l’imagerie baroque habitée de figures chimériques pour reproduire ce qu’il qualifie d’« hallucinations dystopiques ». Récemment, il s’est intéressé à l’histoire de la décoration d’intérieure et de l’ornementation, tout en explorant les possibilités du concept de « maison ». Sur la base de cette histoire, son étude systématique des motifs décoratifs lui a permis de développer un discours critique contre un système de goût bourgeois et classiste. À la fois artiste peintre et performeur, son travail se situe à l’intersection des deux médiums, où son corps « met en scène » des mouvements basés sur son travail visuel et formel et ses peintures « piègent » et fixent des mouvements sur papier et toile. Avec O. O. O. O. O., Razafimandimby a développé une nouvelle performance basée sur l’idée d’une berceuse dansante dans laquelle un jardinier fictif berce ses plantes et ses fleurs afin de les accompagner dans un monde onirique. (Elise Lammer)
En 2020, Jessy Razafimandimby a reçu le Kiefer Hablitzel Göhner Kunstpreis, le prix national suisse des artistes visuels de moins de 30 ans. Les expositions récentes et à venir incluent le Salon Suisse au Palazzo Trevisan Degli Ulivi, Venise, la 17e Biennale internationale d’architecture 2021 (à venir); à Sans titre (2016), Paris (2022) (à venir) ; à Longtang, Zurich (2022) (à venir); Favrile Figures (LCT en présentiel) avec Niels Trannois à La Vraie Vie, Genève (2021) ; Lemaniana : Réflexions sur d’autres scènes, Centre d’Art Contemporain Genève (2021) ; Droit de Visite de Digestion à l’Arsenic, Centre des Arts du Spectacle Contemporain, Lausanne (2019, résidence d’artiste) ; Sur le balcon temporaire derrière la fenêtre sale du 1.1, Bâle (2019); Gardy Dream House on the Coast à Artachment, Bâle (2018) ; Concerto per Aerosol à la Fondazione Lac O Le Mon, Lecce (2019).
« Les nuits nous permettent de sentir
Les fleurs
Nous aident à capter lentement
et elles nous emportent
Plus grandes
Elles se remplacent
Une fois cent fois elles
Se perdent l’une dans l’autre
pour mieux se retrouver
Jouir de l’amitié des saisons
Lorsque rose épouse rose
Ma sympathie pour elles
me coupe le souffle
Je passe ici mes dernières nuits de Septembre
Pour fêter les premières nuits des Balances
Mon père était jardinier
et ma mère était fleuriste
Leur histoire était ordonnée, onirique, organique, ovale
Nourrie d’eau fraîche
Leur paroles fébriles
dans une danse morne
me disaient d’aimer les sauges des bois
Lorsque je n’étais pas moi
Mais elles mourraient sans m’attendre
J’étais trop petit, je ne comprenais pas
Mes parents me suppliaient d’aimer les avoines géantes
Mais elle m’aimaient sans me vouloir
J’étais trop petit, maintenant
J’en suis rempli de larmes.
Au fond
Les fleurs m’ont appris plus de moi
que je comprends d’elles »
Texte extrait de la performance